IFTTD -- le bilan 2023 de Quentin ADAM¶
Comme chaque fois, passé un très bon moment instructif à écouter le bilan de Quentin ADAM dans IFTTD de Bruno Soulez.
Outre le point sur les tendances technologiques, le podcast est un réel cour d'économie du numérique que j'encourage tout le monde à écouter (principalement entre 14:50 et 50:00) !
Quentin nous y parle, toujours de façon très pédagogique, totalement accessible pour les moldus, des nouvelles régulations européennes en matière de numérique...
On y aborde entre autre l'eiDAS (régulation européenne sur l'identité), NIS2 (sur la cyber-sécurité) & DORA (sur la gestion des risques pour le secteur financier).
Quentin émet par la suite une série de craintes par rapport à ces régulations qui pourraient avoir un impact sur le secteur parce que les régulateurs ne semblent toujours pas bien conscients de le réalité du terrain, et il déplore, une nouvelle fois, le manque de possibilité de mesures conservatoires qui permettraient de bloquer une activité le temps d'établir si elle ne serait pas illégale.
Il plaide plus pour une approche comme la norme ISO qui s'attelle à encadrer les méthodes de travail et qui permettrait au secteur rester véloce, ce qui est primordial.
Intéressante analyse ensuite sur les projets greenfield chinois, sur le fait que ces produits, mais aussi les américains, s’attellent d'abord à répondre à un besoin sur le marché intérieur avant de pousser vers une internationalisation.
Il met notamment en évidence l'impact que ça a sur les coûts.
Le marché européen a beau être grand aussi, il reste entre les pays d'énormes différences et de barrières qui rendent les choses plus inertes chez nous et empêchent l'émergence de «belle grosse boîtes tech successful».
D'enchaîner sur les produits numériques : Les américains et les chinois misent à fond sur l'innovation, le software, et voient après comment le rentabiliser...
En Europe c'est quasi toujours le contraire où on essaye avant tout de trouver de la rentabilité avant de réfléchir solution et innovation.
Quentin soulève encore une fois que la quasi totalité des boîtes qui sont connues dans le monde de la tech ont été ou sont dirigées par des ingénieurs et/ou des devs et pas par des financiers de HEC.
Comme le soulignait déjà Gilles Babinet dans un épisode antérieur, les techos doivent [re]prendre le pouvoir et être conscients de l'impact que leur travail et créations ont sur la société au lieu de succomber aux chants des sirènes des boites tech outre-atlantiques.
Quentin démontre par exemple que, en France, la balance commerciale est devenue déficitaire en 2005 et que c'est intimement lié à la tech.
Les devs et ingénieurs ne peuvent donc pas continuer à mettre la tête dans le sable, nous avons une responsabilité tant sociétale qu'économique et le pouvoir de changer les choses par les choix que nous posons.
Note personnelle
Si Quentin parle ici surtout de transition numérique et l'impact économique... il est évident que c'est exactement la même chose pour la transition énergétique...
Nous, ingénieurs, développeurs et autres acteurs de la tech devons jouer un rôle plus important pour faire bouger les lignes !
Quentin rappelle ensuite que le numérique n'est pas un succession de vagues d'innovation technologique.
C'est une chaîne de valeur continue et on, l'Europe, ne pouvons donc pas « sauter » un étape.
Comme Quentin le souligne, quand on bâtit une maison on ne peut pas juste faire l'impasse sur les fondations en se disant qu'on se rattrapera sur la couleur des chiottes au deuxième !
De l'illustrer pas la loi de Kurzweil, law of accelerating return, qui veut que l'évolution technologique rapproche la prochaine évolution technologique et que, de ce fait, l'évolution technologique est exponentielle.
Et tout ça, et plus encore... c'était que pendant les 30 minutes que je recommande à tout le monde d'écouter !
Le reste de l'épisode est nettement plus tech, très intéressant pour les geek ou pour les personnes intéressées par les tendances lourdes de notre secteur.
BAM !